#TechForGood : My Human Kit permet à tous de fabriquer des prothèses par impression 3D
L’association My Human Kit forme les personnes en situation de handicap à fabriquer elles mêmes des prothèses par impression 3D : main, jambe et plus. De quoi « transformer leur limitation en motivation », selon le slogan de l’association.
Les accessoires médicaux utiles aux personnes en situation de handicap, notamment les prothèses de membres, sont proposés à des prix exorbitants pour des fonctionnalités limitées. De plus, les évolutions de ces produits dépendent des fabricants avec des fonctionnalités standards alors que les utilisateurs peuvent avoir des besoins spécifiques.
Et si l’opensource avec son intelligence collective couplée à la fabrication numérique pour tous permise par l’impression 3D pouvait permettre à chacun de fabriquer sa prothèse en mode Do It Yourself (DIY) ?
Avec My Human Kit et d’autres initiatives du même genre, cette question semble trouver une réponse et avec une prochaine inversion de tendance annoncée. Focus sur cette association innovante.
À l’origine, une main bionique pour moins de 1000 euros
À l’origine de My Human Kit se trouve principalement un ancien mécanicien industriel ayant travaillé dans la métallurgie du nom de Nicolas Huchet. Il avait seulement 18 ans quand il a dû être amputé de l’avant-bras suite à un accident. Jusqu’à ses 28 ans, il a dû vivre avec une prothèse pouvant être prise en charge par l’assurance maladie obligatoire. Bien évidemment, celle-ci était plutôt basique, ne lui donnant la possibilité de faire qu’un seul mouvement de fermeture et d’ouverture de la main.
Rappelons que pour avoir de modèles plus complets, il faut un budget pouvant aller de 20 000 à 70 000 euros, voire plus. Bien qu’il ait une vie normale après son accident, Nicolas Huchet ne rêvait que d’une chose pour son bonheur : trouver une solution pour des prothèses plus accessibles . Son rêve est devenu réalité après sa première rencontre en Octobre 2012 avec les membres du fablab de Rennes, le Labfab. De cette rencontre, naitra la première main bionique à moins de 1000 euros. Le projet BionicoHand ouvre la voie pour la fabrication de prothèses par impression 3D.
Ce projet open source permettant la réalisation à cout réduit d’une prothèse de la main remportera de nombreuses distinctions internationales, notamment à la Maker Faire Europe de Rome en 2013.
La fabrication numérique pour redonner confiance
Le manque de confiance en soi est fréquent chez les personnes en situation de handicap. Nicolas Huchet en est conscient, et pour y mettre fin, lui et les membres du premier fablab ont décidé de mettre les personnes concernées au centre du concept en créant l’association My Human Kit en 2014.
Ainsi, l’association limite son rôle à :
- la fabrication d’un prototype de prothèses par impression 3D,
- la mise à la disposition de tutoriels et
- des conseils et accompagnements.
Les personnes en situation de handicap se chargent de la fabrication de leur propre prothèse après une initiaion à la fabrication numérique. Ils peuvent ainsi, tout d’abord, mettre ces nouvelles connaissances à leur profit, avant de le faire pour les autres. Ils deviennent ainsi acteurs et créateurs de solutions pour eux et pour les autres.
On retrouve ainsi sur le site, des tutoriels et des projets réalisés par les membres de l’association et sont disponibles en open source : Print my leg, OpenWood Chair, Binoreille, etc…
HumanLab, un fablab dédié à la santé à Rennes, puis partout
My Human Kit est reconnu internationalement comme une association au service des personnes en situation de handicap. Fort de cet engouement, un atelier pilote fabrication numérique dédié à la santé a vu le jour en 2017 à Rennes sous le nom : HumanLab.
Ce centre destiné à la collaboration entre handicapés et personnes valides, promeut l’auto-réparation et la réhabilitation des humains les uns avec les autres. Ce projet vise donc à créer un modèle réplicable dans d’autres fablabs pour constituer « un réseau d’entraide et de prototypage international« .
Cette initiative rejoint les initiatives TechForGood qui mettent nouvelles technologies au service du bien commun. L’exemple de Nicolas démontre bien le potentiel de l’impact que l’on peut avoir en s’appropriant une connaissance technologique, ici l’impression 3D.
Et vous, quelle technologie aimeriez-vous apprendre à utiliser ou comprendre ? Quel projet avez-vous à coeur de développer ?