En Tunisie, Cure Bionics fabrique des mains bioniques et modulables grâce à l’impression 3D

Grâce à l’impression 3D et un process de fabrication décentralisé, Cure Bionics veut rendre plus accessible les prothèses, notamment les mains bioniques.
En effet, 30 millions de personnes dans le monde ont besoin de prothèses (bras, jambes), mais seulement 5% d’entre eux peuvent se l’offrir. Les progrès technologiques nous sont utiles au quotidien. Mais c’est encore plus important pour les personnes en situation de handicap. Ainsi, des prothèses permettant de remarcher ou retrouver l’usage de ses mains changent la vie de beaucoup de personnes. Elles peuvent par exemple mieux se réinsérer dans la vie sociale ou pouvoir retrouver un emploi. Mais ces prothèses sont souvent très chères (plusieurs dizaines de milliers d’euros).
C’est pour rendre ces prothèses plus abordables que Mohamed Dhaoufi a mis à contribution ses compétences technologiques. En effet, cet ingénieur tunisien a créé Cure Bionics, une startup qui conçoit et fabrique des mains bioniques modulables, adaptables et alimentées à l’énergie solaire.
Cure bionics, un concentré de technologies
Je vous avais déjà parlé de l’association My Human Kit qui fait des prothèses opensource à très bas prix. Ici, Curebionics vise plutôt du matériel à usage médical avec des fonctions un peu plus avancées pour imiter le comportement réel d’un bras.
Cette main plastique et technologique est composée de plusieurs pièces imprimées en 3D. Elle s’actionne grâce aux contractions musculaires de la main et offre plusieurs modes de prise. Elle est composée d’un poignet et de quatre doigts actionnés par les mouvements musculaires. Le pouce en revanche doit être positionnée manuellement et utilise une articulation mécanique.
Pour le fonctionnement, des capteurs placés sur le bras à l’intérieur de la prothèse détectent les mouvements musculaires. Grâce à un logiciel embarqué qui les interprète, ces derniers sont transmis à la main de la prothèse. L’intelligence artificielle a ainsi été grandement utilisée sur cette innovation pour rendre facile l’utilisation de la prothèse en reconnaissant certains mouvements complexes. La main bionique est dotée d’une batterie qui se charge à l’énergie solaire pour un fonctionnement en autonomie.

Des mains bioniques fabriquées en impression 3D et abordables
L’innovation de Cure Bionics est possible grâce à l’évolution technologique, notamment l’impression 3D. Cette méthode de fabrication additive rend possible une production décentralisée : plus besoin d’une méga usine qui envoie dans le monde entier. Ainsi, Cure Bionics a mis en place un outil de fabrication digital : DigiBionic. Ce process permet de fabriquer et livrer les prothèses en mois d’une semaine au lieu de quelques mois. La production décentralisée de DigiBionic utilise le scan 3D pour concevoir le modèle de prothèse adapté à l’utilisateur. Les pièces sont ensuite produites et assemblées par un partenaire à proximité du lieu de résidence de l’utilisateur.
L’impression 3D des pièces permet un remplacement facile des pièces endommagées ou devenant petites pour s’adapter à la croissance d’un enfant par exemple. Des finitions interchangeables sont proposées pour adapter la prothèses à sa couleur de peau ou y ajouter des motifs adaptés à son style.

Ce process permet à Cure Bionics de proposer des prothèses à un prix compétitif par rapport aux autres acteurs du marché. Le tableau ci-dessous est issu d’une présentation à voir ici ou en cliquant sur l’image ci-dessous.

Un projet étudiant pour changer le monde
C’est à la fin de sa formation d’ingénieur et suite à une rencontre dans un hôpital que Mohamed Dhaoufi décide de fabriquer une main bionique comme projet de fin d’études. Une fois son diplôme obtenu avec un prototype développé, il parvient à obtenir un financement et lance Cure bionics en 2018 : c’est le début de l’aventure.
3 ans plus tard, l’impact de l’innovation du jeune entrepreneur lui vaut plusieurs reconnaissances dans l’écosystème tech. Notamment, il est :
- listé parmi les innovateurs de moins de 35 ans par le MIT Technology Review,
- référencé parmi les 30 jeunes innovateurs de moins de 30 ans par Forbes,
- alumni du programme Obama Africa Leader 2019.
A travers ce projet, l’innovActeur dit apporter ainsi sa contribution en utilisant ses compétences et la technologie pour changer le monde. Une mission qui l’a orienté vers une formation d’ingénieurs pour pouvoir concevoir et fabriquer des produits qui impacte des vies.
« Technology is life changing, and I guess when technology is dedicated for change, it’s limitless. »
C’est ainsi que commence la vidéo ci-dessus où il partage son parcours.
Etes-vous d’accord avec lui ? Selon vous, à quel enjeu de société pourrait/devrait-on essayer d’apporter des réponses aujourd’hui ?
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