Dikwe : récupérer l’énergie des vagues avec une digue à énergie positive
Comment récupérer l’énergie des vagues qui viennent frapper les côtes ? Dikwe, la digue à énergie positive veut répondre à cette question.
Le mouvement des vagues peut parfois être calme sur une plage ou violent, notamment sur des falaises. Ce mouvement quasi permanent très apprécié, génère aussi une érosion des côtes. Des dignes sont donc construites pour bloquer le mouvement des vagues avant la côte. C’est aussi parfois juste, pour créer des zones intérieures de mer plus calmes dans les ports pour faciliter l’accostage des bateaux. Ces digues sont donc soumises de manière constante à la force des vagues qui viennent s’écraser contre elles.
Et s’il était possible de récupérer cette énergie ?
C’est dans cette optique que le groupe Legendre, en partenariat avec la société Geps Techno et l’Ifremer, a mis au point Dikwe, une digue qui a pour but de protéger le littoral et dans le même temps, produire une énergie renouvelable.
Une digue qui transforme l’énergie des vagues en électricité
Le concept utilise le même principe que les houlomoteurs avec des volets oscillants. Appelés « flap », ces volets amortissent l’impact de la vague et convertit le mouvement en électricité. Concrètement, à chaque fois que les vagues viennent frapper le volet, cette force mécanique presse un circuit hydraulique qui est utilisé pour générer de l’électricité. Le volet Flap est installé directement à l’intérieur de la digue pour qu’il soit parfaitement protégé.
Ce projet correspond au principe du « energy harvesting » ou « récupération d’énergie ». En effet, les digues classiques et autres ouvrages de protection portuaires réceptionnent une grande quantité d’énergie quand les vagues les frappent. Dikwe permet de récupérer cette énergie « perdue » pour la transformer en énergie réutilisable. La digue Dikwe a donc une double utilisation : elle sert à protéger les côtes tout en produisant de l’énergie renouvelable et locale.
Un projet innovant et en développement
Le projet de digue a énergie positive a été conçu dans le cadre de développement d’un projet portuaire de la filiale Ingenova du groupe français Legendre. Les 2 autres participants à ce projet sont :
- Geps Techno, qui se spécialise par ses solutions innovantes pour récupérer l’énergie marine,
- Ifremer, l’institut français de recherche pour l’exploitation de la mer.
D’abord étudié via une simulation numérique (rapport scientifique sur le site de l’ADEME ici), le projet a été ensuite présenté sous forme d’une maquette pour être testé dans le bassin océanique de l’Ifremer. Le résultat de cet essai a confirmé le résultat de la simulation numérique. Des essais en mer ainsi qu’un prototype à échelle intermédiaire auront lieu au cours du troisième trimestre 2021. La première réalisation à taille réelle de cette digue productrice d’énergie sera pour 2024.
Ce projet a aussi pour but de diminuer le coût des ouvrages portuaires en les transformant en producteur d’énergie. En effet, l’énergie produite par cette digue peut être mise en vente pour amortir le coût des investissements sur la durée.
Energy harvesting, une approche très intéressante
Collecter l’énergie là où elle disponible et « perdue » est une approche intéressante, je trouve. C’est aussi le principe utilisé pour récupérer l’énergie du vent généré par le déplacement des voitures sur les voies rapides. Ou plus près de nous, les vélos à assistance électrique récupèrent l’énergie de freinage dans une descente par exemple pour recharger la batterie. J’avais aussi entendu parler d’une piste de danse qui produit de l’énergie à partir du mouvement des clubbers 😄.
Ces récupérations d’énergie, bien que souvent faibles, peuvent être suffisantes à une échelle locale pour couvrir des besoins directs. Nos mouvements quotidiens (marcher, s’asseoir, se lever) pourraient permettre de recharger notre smartphone par exemple.
Avez-vous des idées d’énergie « perdue » qu’il serait intéressant de récupérer ?
Intéressant ! Je ne savais pas que c’était possible.
Pour dire vrai moi non plus. C’est pour cela que j’ai tenu à partager ma découverte !